lundi 22 juin 2015

J15, la nouvelle équipe

J15 : 20 juin 2014

Laure Corbari, la chef de mission laisse sa place à Philippe Bouchet qui supervise la deuxième partie de la mission Karubenthos 2. Joseph Poupin et moi, Thierry Magniez, remplaçons Laurent Charles et Pierre Lozouet, ce n’est pas un renouvellement total de l’équipe : les marins de l’Antéa et 4 scientifiques restent pour toute la mission.

Arrivée en Guadeloupe par avion © T.Magniez/Karubenthos2/MNHN/PNG/UAG
Arrivée en Guadeloupe par avion © T.Magniez/Karubenthos2/MNHN/PNG/UAG

 L’Antéa est à quai au port de Pointe à Pitre. Les marins entretiennent le bateau, graissage, rangement, contrôle… Alors que les nouveaux arrivants découvrent leur cabine, le navire, l’équipage ; la presse régionale est à bord pour une conférence de presse. Laure, Laurent et Pierre donnent leurs consignes à leurs remplaçants qui s’apprêtent à passer leur première nuit à bord. Le temps est nuageux, il fait chaud et humide mais il ne pleut pas.
L'Antéa à quai au port de Pointe à Pitre © T.Magniez/Karubenthos2/MNHN/PNG/UAG
L’Antéa est un navire océanographique hauturier de l’IRD, un catamaran de 35m de long pour 12m de large, géré par l’armateur Genavir. Il embarque pour cette mission 23 personnes, équipage compris. Nous prendrons la mer demain à 6h du matin.
Repas dans le carré de l'Antéa, il y a deux services : 11h et 12h, 19h et 20h © T.Magniez/Karubenthos2/MNHN/PNG/UAG


dimanche 21 juin 2015

J5 à J14

J5 à J14 : du 11 au 19 juin 2014
Les opérations se sont poursuivies, collectes avec drague et chalut, fin de la zone 2 et travail sur la zone 3.
Zones prospectées par la campagne profonde Karubenthos 2 © L.Corbari Karubenthos2/MNHN/PNG/UAG
Le 19, c'est la relève, retour à Pointe à Pitre, 3 scientifiques de la première équipe sont remplacés par 3 nouveaux arrivants.

samedi 20 juin 2015

J3 J4

J3 : 9 juin 2015
Poursuite des traits de drague et de chalut au nord de la Basse-Terre, zone 2 des collectes.

J4 : 10 juin 2015
Après une matinée entre Basse-Terre et l’île de Montserrat, nous faisons route vars le Grand Cul de Sac Marin et Port-Louis. Nous avons rendez-vous dans l’après midi pour embarquer le complément de l’alcool destiné à la préservation des collectes. Après un dragage et un chalutage au large de Port Louis, nous passons la nuit sur place.
Port-Louis depuis l’Antéa © L.Charles/Karubenthos2/MNHN/PNG/UAG

dernière remontée de chalut au soleil couchant © L.Charles/Karubenthos2/MNHN/PNG/UAG
Tri des collectes après une drague / ou un chalut © L.Charles/Karubenthos2/MNHN/PNG/UAG

j1 et J2

J1 : 7 juin 2015
Appareillage à 7h30 en direction de la première zone de travail, sur la côte ouest de la Basse-Terre, entre Bouillante-Deshayes. Première drague Warén mise à l’eau et première récoltes.

mise à l’eau de la drague © L.Charles/Karubenthos2/MNHN/PNG/UAG
la poche de la drague vient d’être ouverte, le contenu tombe dans la baille et déborde sur le pont © L.Charles/Karubenthos2/MNHN/PNG/UAG
Drague Warén, dédiée au collectes sur fond rocheux, durs

J2 : 8 juin 2014
Deuxième journée de travail en zone 1 ; premiers chaluts à perche.
Le chalut à perche est dédié aux collectes sur fond meuble.
mise à l’eau du chalut © L.Charles/Karubenthos2/MNHN/PNG/UAG
récupération dans une baille du contenu d’un chalut © L.Charles/Karubenthos2/MNHN/PNG/UAG
Premier incident de chalut : en fin de remontée du chalut, le câble d’acier qui retient le chalut s’avère abimé par endroits ; à son arrivée en surface, le chalut s’avère endommagé au niveau de la perche. La poche n’est pas percée mais contient deux très gros blocs de boue compactée.

la perche à cassé au niveau d’un patin du chalut © L.Charles/Karubenthos2/MNHN/PNG/UAG

poche du chalut remplie des blocs de boue compacte © L.Charles/Karubenthos2/MNHN/PNG/UAG

les blocs de boue compacte… © L.Charles/Karubenthos2/MNHN/PNG/UAG

J0 : 6 juin 2015


J0 : 6 juin 2015
Embarquement du matériel de travail à bord de l'Antéa, préparation du laboratoire et du matériel de pêche. Conférence de presse présentant la mission
Départ programmé le 7 juin à 7h30.

Antéa à quai à Pointe-à-Pitre © L.Charles/Karubenthos2/MNHN/PNG/UAG
chargement de perches pour le chalut © L.Charles/Karubenthos2/MNHN/PNG/UAG

préparation du chalut en cours de route © L.Charles/Karubenthos2/MNHN/PNG/UAG
Laure C présente aux journalistes le programme des opérations de dragage et chalutage © L.Charles/Karubenthos2/MNHN/PNG/UAG

lundi 1 juin 2015

Une exploration profonde

Trois grandes zones ont été identifiées comme présentant des topographies intéressantes (monts sous-marins, pentes, bancs). Ce sont ces trois zones que l'équipage de l'Antéa va explorer.

Zones prospectées par la campagne profonde Karubenthos 2 © Laure Corbari / MNHN/PNG/UAG

Le Muséum utilisera sa panoplie d’engins de pêches adaptés à la collecte en milieux profonds :
-  la drague Waren pour les fonds rocheux
Drague Warén – pour les fonds rocheux
 La drague Warén se compose d’un solide cadre métallique derrière lequel est placé un filet pour retenir les sédiments et la faune. Le cadre métallique est relié à un câble et tiré par un bateau à faible vitesse (1-2 noeuds), quelquefois moins en fonction de l’agitation des fonds marins. La poche de la drague est composée de plusieurs couches : une poche intérieure faite de mailles plus minces (3-5 mm) est protégée par 1-2 couches externes à mailles plus grandes (20-50mm) et plus solides.

- le chalut à perche pour les fonds meubles
Chalut à perche, © L. Corbari / MNHN
Chalut à perche – pour les fonds meubles
Le chalut à perche français standard est composé d’une large pièce de bois de 4,5 mètres fixée sur deux lourdes glissières de fer à chacune de ses extrémités. Ces glissières permettent au chalut de glisser le long du plancher océanique. La hauteur des patins latéraux de fer (0,5 m, longueur de 0,45 m, donnant une hauteur effective de 0,35m) définit l’ouverture verticale du filet, la perche en détermine l’ouverture horizontale. Le poids des glissières à la base du filet dépose le chalut et le maintient près du sol. Un filet à mailles très fines (15 et 12 mm) est attaché à ce système ; le bourrelet du filet est renforcé par une chaîne pour permettre au filet de s’enfoncer dans le sédiment et d’extraire (tirer) les organismes ou substrats situés sur et dans le sédiment. Une chaîne gratteuse (4,5 m de long, 10 kg) est placée devant le filet. Un filet de forme conique est situé derrière le bourrelet. Cette forme conique permet une bonne filtration de l’eau et guide les organismes attrapés dans le filet vers l’extrémité du chalut. L’extrémité du filet est doublée, avec une poche intérieure maillée plus fine. Le chalut est connecté à la chaîne du navire par deux câbles de 4 m de long, formant un triangle avec la perche. Le chalut est généralement déployé à une vitesse de 2,5 à 4,5 noeuds (avec une vitesse réelle de sortie de 1m/s).

Les spécimens récoltés seront dans un premier temps triés à bord par grands groupes zoologiques (crustacés, mollusques, échinodermes, cnidaires, polychètes, poissons, autres…). Ils seront fixés dans l’éthanol. Des protocoles particuliers seront mis en place afin d’optimiser la préservation des spécimens en vue du séquençage de l’ADN. Les échantillons feront ensuite l’objet d’un tri plus approfondi au retour de mission, et seront envoyés au réseau informel de taxonomistes pour être identifiés.

vendredi 29 mai 2015

Une collaboration au service de la biodiversité marine

En moins de 30 ans, le nombre d’espèces décrites à la surface de la planète est passé de 1,5 à 2 millions d’espèces, mais surtout, nous appartenons à la première génération de scientifiques conscients que 80% des espèces restent encore à découvrir et à décrire. Les forêts tropicales, les récifs coralliens et les grands fonds océaniques sont reconnus comme étant les principaux réservoirs d’espèces : on estime que 40% des espèces marines vivent dans les zones côtières tropicales. Il reste sans doute aujourd’hui entre 5 et 10 millions d’espèces à découvrir, dont le quart, voire la moitié, pourrait disparaître d’ici le milieu ou la fin du siècle.
Accélérer l’exploration et la description des espèces dans les régions du globe les plus riches en biodiversité mais jusqu’ici insuffisamment inventoriées est donc une priorité.

Fort des résultats issus de Karubenthos 1 (2012), premier inventaire côtier des algues et invertébrés marins de Guadeloupe, le Parc National de la Guadeloupe (PNG), l’Université des Antilles et de la Guyane (UAG) et le Muséum National d’Histoire Naturelle (MNHN) ont décidé de poursuivre leur collaboration en s’attaquant maintenant aux environnements profonds, jusqu’ici peu explorés et donc détenant un fort potentiel de découvertes scientifiques.

L'Antéa : navire océanographique de l'IRD © MNHN / PNI
Karubenthos 2, campagne océanographique :
du 06 au 30 juin 2015 - Exploration du benthos profond -

La zone profonde « Caraïbes » n’a plus connu de collectes ou d’explorations majeures depuis les premières prospections de la fin du XIXe. À ce jour, la base de données OBIS (Ocean Biogeographic Information System) concernant les ZEE Martinique/Guadeloupe/Dominique ne recense que 280 espèces d’invertébrés benthiques vivant à une profondeur supérieure à 100 mètres, sur une superficie de 173 000 km2. Ce chiffre souligne le déficit de données sur cette faune.
L’objectif de la campagne Karubenthos 2 est de réaliser l’inventaire du benthos profond de la ZEE de la Guadeloupe dans la tranche bathymétrique 50 à 800 mètres environ, avec des finalités complémentaires de connaissance, recherche, gestion et communication sur le patrimoine naturel guadeloupéen.
Pour cela, l’UMS Flotte océanographique française et l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) mettent à disposition à Pointe-à-Pitre le navire Antéa du 06 au 30 Juin 2015, sur lequel une quinzaine de participants embarqueront au côté de l’équipage, avec des chercheurs du Muséum, de l’IRD et de l’Université des Antilles et de la Guyane, des agents du Parc national de la Guadeloupe, et des équipes du sanctuaire marin Agoa pour l’observation des mammifères marins.