En moins de 30 ans, le nombre d’espèces décrites à la surface de la planète est passé de 1,5 à 2 millions d’espèces, mais surtout, nous appartenons à la première génération de scientifiques conscients que 80% des espèces restent encore à découvrir et à décrire. Les forêts tropicales, les récifs coralliens et les grands fonds océaniques sont reconnus comme étant les principaux réservoirs d’espèces : on estime que 40% des espèces marines vivent dans les zones côtières tropicales. Il reste sans doute aujourd’hui entre 5 et 10 millions d’espèces à découvrir, dont le quart, voire la moitié, pourrait disparaître d’ici le milieu ou la fin du siècle.
Accélérer l’exploration et la description des espèces dans les régions du globe les plus riches en biodiversité mais jusqu’ici insuffisamment inventoriées est donc une priorité.
Fort des résultats issus de Karubenthos 1 (2012), premier inventaire côtier des algues et invertébrés marins de Guadeloupe, le Parc National de la Guadeloupe (PNG), l’Université des Antilles et de la Guyane (UAG) et le Muséum National d’Histoire Naturelle (MNHN) ont décidé de poursuivre leur collaboration en s’attaquant maintenant aux environnements profonds, jusqu’ici peu explorés et donc détenant un fort potentiel de découvertes scientifiques.
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L'Antéa : navire océanographique de l'IRD © MNHN / PNI |
Karubenthos 2, campagne océanographique :
du 06 au 30 juin 2015
- Exploration du benthos profond
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La zone profonde « Caraïbes » n’a plus connu de collectes ou d’explorations majeures depuis les premières prospections de la fin du XIXe. À ce jour, la base de données OBIS (Ocean Biogeographic Information System) concernant les ZEE Martinique/Guadeloupe/Dominique ne recense que 280 espèces d’invertébrés benthiques vivant à une profondeur supérieure à 100 mètres, sur une superficie de 173 000 km2. Ce chiffre souligne le déficit de données sur cette faune.
L’objectif de la campagne Karubenthos 2 est de réaliser l’inventaire du benthos profond de la ZEE de la Guadeloupe dans la tranche bathymétrique 50 à 800 mètres environ, avec des finalités complémentaires de connaissance, recherche, gestion et communication sur le patrimoine naturel guadeloupéen.
Pour cela, l’UMS Flotte océanographique française et l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) mettent à disposition à Pointe-à-Pitre le navire Antéa du 06 au 30 Juin 2015, sur lequel une quinzaine de participants embarqueront au côté de l’équipage, avec des chercheurs du Muséum, de l’IRD et de l’Université des Antilles et de la Guyane, des agents du Parc national de la Guadeloupe, et des équipes du sanctuaire marin Agoa pour l’observation des mammifères marins.